Réseau de biosurveillance

Afin de limiter les impacts de la pollution atmosphérique, il s'avère important d'en évaluer les émissions et les retombées.

Des organismes vivants, comme des mousses, des choux verts ou des graminées, sont utilisés pour évaluer l’impact de la pollution à des endroits spécifiques. Leurs caractéristiques les rendent particulièrement sensibles de l’atmosphère qui les entoure.Soumis à des pollutions trop importantes, ils réagissent ou sont même susceptibles de disparaître dans cet environnement, et de ce fait peuvent servir en tant que témoin de la qualité de l’air.

Les bioindicateurs spécifiques utilisées au Luxembourg détectent par accumulation quantitative la présence de polluants organiques et de métaux lourds dans l’air. Ces bioindicateurs, notamment les légumes feuilles piègent ces particules qui ne peuvent être que partiellement éliminées par lavage (pluie, eau du robinet avant consommation).

Mousses, choux et graminées - une aide à l’évaluation de la qualité de l’air

La biosurveillance est réalisée surtout dans les zones urbanisées à proximité des aciéries à arc électrique.

Ces installations représentent des sources d’émission potentielles de composés organiques et métalliques transportées ensuite par voie aérienne vers des zones urbanisées. Les composés métalliques émis par des aciéries sont fixés par des particules de poussières. Les composés organiques solides, liquides ou gazeux peuvent également s’adsorber ou être absorbées par ces particules.

Les polluants organiques étudiés dans un réseau de biosurveillance sont les dioxines / furanes (PCDD/PCDF), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et les polychlorobiphényles (PCB). Accessoirement, pour compléter les observations et pour établir des corrélations avec les autres polluants, l’accumulation des métaux lourds cadmium, chrome, mercure, plomb, vanadium et zinc est également analysée.

Les stations en milieu rural servent d’indicateurs pour évaluer la pollution de fond loin des sources d’émission importantes. Des études menées en milieu rural ou forestier permettent de détecter les nuisances atmosphériques de fond à l'échelle territoriale.

Les indicateurs biologiques utilisés sont:

  • les mousses (Brachythecium rutabulum) dont la croissance s’effectue normalement dans leur milieu naturel;
  • les choux verts à feuilles polylobées (Brassica oleracea) qui sont une variété de choux frisés offrant une surface importante aux poussières transportées par voie aérienne. Semés sous serre, repiqués et transférés dans une terre standardisée, les jeunes plantes pratiquement identiques (même degré de croissance, même état sanitaire) sont prêtes pour la bioaccumulation;
  • les graminées (Lolium multiflorum), placées en terre standardisée et exposées de mi-juillet à mi-septembre au site d’observation pour accumuler les polluants traces lors de leur phase de croissance.

D’autres espèces comestibles pour les êtres humains - tels les salades et le céléri-feuille - sont également envisagées en remplacement des graminées.

Les valeurs guides

En ce qui concerne la santé humaine et valeurs guides, l’Administration de l’environnement se réfère aux normes sanitaires en matière de teneur en dioxines/furannes dans des légumes cultivés et lavés, proposées par le “Landesumweltamt Nordrhein-Westfalen – Essen”. D’autres valeurs de référence sont définis par la Commission européenne:    

  • PCDD/PCDF accumulées par les choux lavés:
    • 3 pg ITEQ/g de poids sec = seuil sanitaire préventif à appliquer à des légumes lavés, destinés à la consommation humaine. En dessous de cette valeur, leur consommation n'est pas problématique;
    • 10 pg ITEQ/g de poids sec = seuil sanitaire d’intervention à appliquer à des légumes lavés, destinés à la consommation humaine. Au-dessus de cette valeur, il est recommandé de renoncer à leur consommation.

     

  • Des teneurs maximales en métaux lourds (plomb et cadmium) à ne pas dépasser sont inscrites dans le règlement (CE) Nº 466/2001 de la Commission européenne du 8 mars 2001:
    • Teneur maximale en plomb dans des légumes-feuilles : 0.3 µg/m³ de poids à l’état frais.
    • Teneur maximale en cadmium dans des légumes-feuilles : 0.2 µg/m³ de poids à l’état frais.

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