Pierre Gramegna et Carole Dieschbourg présentent la nouvelle «Luxembourg Sustainable Finance Roadmap»

Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, la ministre de l'Environnement, Carole Dieschbourg, et le chef de l'initiative financière du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), Eric Usher, ont présenté, ce jeudi 4 octobre 2018, la nouvelle «Luxembourg Sustainable Finance Roadmap» (LSFR), ainsi que ses recommandations.

Forts des récents succès dans le domaine de la finance durable, le ministère des Finances et le Département de l'environnement du ministère du Développement durable et des Infrastructures ont mandaté en janvier 2018 l'initiative financière du PNUE pour élaborer une feuille de route de la finance durable pour le Luxembourg (LSFR). Elle a été élaborée par un groupe d’experts se composant notamment d’Innpact, un spécialiste en Impact Financing établi au Luxembourg, et de plusieurs acteurs du secteur financier. L’Association des banques et banquiers Luxembourg (ABBL), l’Association luxembourgeoise de l’industrie des fonds d’investissements (ALFI), l’Association des compagnies d’assurance et de réassurance (ACA), la Banque centrale, la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) et la Bourse de Luxembourg y ont été associés. Des représentants de la société civile ont également participé à ce processus ouvert, créatif et inclusif. Les travaux ont été menés dans différents groupes de travail et des séries d’interviews.

Conférence de presse
(de g. à dr.) Pierre Gramegna, ministre des Finances ; Eric Usher, chef de l'initiative financière du Programme des Nations unies pour l'environnement ; Carole Dieschbourg, ministre de l'Environnement
©MFIN

L’objectif de la feuille de route est de dresser un inventaire des initiatives déjà existantes au Luxembourg dans le domaine de la finance durable. Les bases d’une stratégie financière durable, contribuant à l’Agenda 2030 et aux objectifs de l’accord de Paris, pourront ainsi être jetées.  Elles permettront de consolider davantage le rôle leader de la place financière dans le domaine de la finance durable. En effet, le Luxembourg occupe la deuxième place au classement de la pénétration des finances vertes, juste après le Royaume-Uni. Cette feuille de route est par ailleurs ambitieuse en termes de contributions du Luxembourg au développement durable et aux initiatives climatiques européennes et internationales.

Les recommandations formulées dans la feuille de route touchent à plusieurs domaines de la place financière, comme par exemple, le développement de produits financiers de la finance durable, l'élaboration de formations et de programmes d’éducation pour les besoins du secteur financier, ou la promotion de l’innovation pour faciliter le financement d’un développement durable.

Au cours des années à venir, les recommandations devront être complétées par des analyses plus poussées, afin de développer un plan de mesures concrètes et adaptées. Pour atteindre cet objectif, les ministres ont annoncé la mise en place d’une entité publique-privée, la «Luxembourg Sustainable Finance Initiative», regroupant les acteurs pertinents du domaine de la finance durable et co-présidée par le ministère des Finances et le Département de l’environnement du ministère du Développement durable et des Infrastructures. L’entité mentionnée ci-dessus constituera l’enceinte idéale pour élaborer la stratégie nationale de la finance durable pour le Luxembourg, en se basant sur les éléments clés figurant dans la LSFR. Elle servira en outre de plateforme de discussion concernant l’analyse de la faisabilité et de l’impact des mesures découlant des recommandations de la LSFR.

Eric Usher, responsable du PNUE FI, a déclaré: «Le Luxembourg prépare le terrain pour que la finance durable puisse remplir son rôle dans la réalisation du développement durable. La durabilité est de plus en plus un facteur de performance, c’est-à-dire une opportunité d’investissement d’au moins 1.000 milliards de dollars, qui se trouve au cœur des stratégies commerciales des banques, des assureurs et des investisseurs. Cette étude approfondie fournit des orientations importantes au Luxembourg et à d'autres pays en vue d'établir des feuilles de route pour un avenir durable. Le Luxembourg fait preuve de leadership en donnant suite à deux recommandations clés de notre rapport - élaborer une stratégie nationale de financement durable et créer une initiative de financement durable pour coordonner la mise en œuvre.»

Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a souligné: «Cette feuille de route témoigne de l’esprit de collaboration, qui existe ici à Luxembourg entre le secteur financier, le gouvernement et la société civile, dans le domaine de la finance durable. Grâce aux efforts fournis par tous au cours des années, le Luxembourg s’est établi comme un des leaders européens dans ce domaine, et c’est ensemble qu’on développera l’avenir de la finance durable.»

La ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, conclut: «La mise en œuvre de l’accord de Paris et de l’Agenda 2030 passe inévitablement par des changements fondamentaux de l’architecture financière internationale. Je suis convaincue que les recommandations de cette feuille de route nous aideront à accélérer la réorientation des flux financiers vers des solutions basées sur les énergies renouvelables et une gestion efficace des ressources, y compris de l’énergie.»


Initiatives dans le domaine de la finance durable

Au cours des dernières années, la place financière luxembourgeoise s’est établie comme le leader européen dans la finance verte et soutenable. Elle est engagée dans le développement de produits financiers respectant les critères Environmental Social and Governance (ESG), notamment à travers de sa bourse, le Luxembourg Stock Exchange, qui a coté en 2007 la première obligation verte.

Luxembourg Green Exchange

En 2016, la bourse du Luxembourg a lancé le Luxembourg Green Exchange (LGX), la première plateforme mondiale de cotation dédiée exclusivement aux obligations vertes.

Climate Finance Task Force

En 2015, l’État a lancé ensemble avec les acteurs privés de la place financière la Climate Finance Task Force (CFTF). Ce groupe de travail vise à développer des initiatives dans le domaine de la finance verte et durable afin de consolider la position du Luxembourg comme véritable centre financier dans la matière.

LuxFLAG - Climate Finance Label et Green Bond Label

À travers la CFTF, LuxFLAG, l’agence luxembourgeoise de labellisation, a lancé le Climate Finance Label en 2016, et le Green Bond Label en 2017 afin d’améliorer la transparence des investissements climatiques et verts et d’assurer la confiance des investisseurs dans ce marché.

Luxembourg-EIB Climate Finance Platform

En 2016, le gouvernement luxembourgeois a conclu un partenariat avec la Banque européenne d’investissement (BEI) en vue de créer le Luxembourg-EIB Climate Finance Platform, visant à accroître l’effet de levier sur les investissements privés en faveur de projets climatiques, en atténuant leurs risques financiers.

Climate Finance Accelerator

Ensemble avec huit partenaires privés, le Luxembourg a lancé en 2017 le Climate Finance Accelerator qui offre un support technique pour les gestionnaires de fonds d’investissements souhaitant investir dans des projets innovants ayant un impact positif sur le climat.

Forestry and Climate Change Fund

Le Forestry and Climate Change Fund, un fonds visant à soutenir la bonne gestion des forêts secondaires en Amérique centrale, a été également créé en octobre 2017 ensemble avec les banques et assureurs luxembourgeois.

Lettre de gage «énergies renouvelables»

En 2018, le gouvernement a établi un cadre légal pour un nouveau type de lettres de gage axées sur les énergies renouvelables. La lettre de gage «énergies renouvelables» est un instrument nouveau pour contribuer au financement des installations servant à la génération d'énergies renouvelables, c’est-à-dire «toute énergie produite à partir de sources non fossiles renouvelables, à savoir, énergie éolienne, solaire, aérothermique, géothermique, hydrothermique, marine et hydroélectrique, biomasse, gaz de décharge, gaz des stations d’épuration d’eaux usées et biogaz et l'énergie produite à partir de sources similaires».

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