La ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, Carole Dieschbourg, et le ministre de l’Énergie, Claude Turmes, ont présenté ce mardi 5 octobre 2021 lors d’une conférence de presse un état des lieux de la politique climatique et énergétique du Luxembourg.
Après avoir rappelé les piliers de la politique climatique luxembourgeoise, à savoir (1) la loi du 15 décembre 2020 relative au climat laquelle fixe le cadre juridique et institutionnel de l’action climatique, (2) le plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC) qui constitue la feuille de route pour les dix prochaines années avec des mesures concrètes permettant d’atteindre les objectifs ambitieux à l’horizon 2030, et (3) la stratégie à long terme qui définit les principaux champs d’action et mesures stratégiques en route vers la neutralité climatique en 2050 au plus tard, les ministres ont présenté un premier état des lieux des mesures mises en œuvre dans les différents secteurs définis par la loi relative au climat.
Objectifs de réduction de CO2 atteints
En 2020, les émissions de gaz à effet de serre attribuées au Luxembourg (hors système communautaire d’échange de quotas d’émission) se situent à 7,86 millions de tonnes de CO2-équivalent, soit une baisse de 22% par rapport à l’année de référence 2005. Le Luxembourg a ainsi su respecter ses objectifs sur la période 2013 à 2020 entière, sans recourir à des crédits externes.
Un prix CO2 soutenant l’équité sociale
En complément des mesures spécifiques aux différents secteurs, une série de mesures à caractère horizontal ont été mises en place.
Parmi celles-ci, la mise en œuvre du prix du CO2 a été assurée par une utilisation ciblée des recettes: celles-ci sont utilisées d'une manière équilibrée entre des mesures concrètes de financement de la transition écologique et énergétique et une aide sociale ciblée.
Aides financières renforcées
Le plan national intégré en matière d’énergie et de climat vise à soutenir à la fois les particuliers et les entreprises dans leurs efforts pour mettre en œuvre de la transition écologique et énergétique. Ainsi le gouvernement a créé, réformé ou renforcé, les différents régimes d’aides financières pour les rénovations énergétiques et le recours aux sources d’énergie renouvelables dans le domaine du logement, pour les véhicules à zéro émissions, pour les mesures d’efficacité énergétique dans l’industrie, pour la protection de nos forêts et pour la protection du climat pour l’agriculture.
Partenariats entre État et communes
L'État et les communes jouent un rôle important en tant que précurseur dans le domaine de la transition écologique et énergétique. Ainsi, les efforts ont été renforcés et un accent particulier a été mis notamment sur les mesures suivantes:
- Programme de rénovation et de recours à l’énergie solaire (photovoltaïque) pour les bâtiments publics;
- Pacte climat 2.0 avec les communes;
- Gestion efficace des flottes automobiles de l’Etat.
Mesures phares dans les 5 secteurs
La loi relative au climat retient la fixation d’objectifs de réduction sectoriels contraignants pour cinq secteurs à savoir:
- Industries de l'énergie et manufacturières (hors système communautaire d’échange de quotas d’émission), construction;
- Transports;
- Bâtiments résidentiels et tertiaires;
- Agriculture et sylviculture;
- Traitement des déchets et des eaux usées.
Parmi les mesures phares de la mise en œuvre de ces objectifs sectoriels figurent des mesures d’efficacité énergétique dans l’industrie, comme par exemple l’accord volontaire qui oblige les entreprises à prendre des mesures concrètes pour améliorer leur efficacité énergétique. Le développement des énergies renouvelables a été accéléré avec par exemple la mise en place d’une nouvelle tarification pour les petites et moyens installations et d’un appel d’offre pour les grandes installations. Ainsi la production d’électricité issue de sources renouvelables a été plus que triplée depuis 2012. En outre, un pacte climat pour les petites et moyennes entreprises ainsi qu’une feuille de route pour la décarbonisation du secteur de l’industrie sont en train d’être élaborés.
Le transport public ainsi que la mobilité douce ont été développés de façon conséquente par la mise en œuvre du plan Modu 2.0. L’électrification du transport individuel et public ont été accélérés par les aides financières ciblées et très attractives pour les véhicules à émission zéro. L’expansion et la promotion de l’infrastructure de charge, l’électrification du réseau RGTR ainsi que la mise en place de l’initiative «Stroum beweegt», qui vise à créer une plateforme d’échange entre les différents acteurs impliqués dans la mobilité électrique sont actuellement en réalisation. La vente de carburants routiers aux non-résidents a été réduite par la mise en place de la tarification du CO2 moyennant une adaptation des accises.
En complément, des aides financières pour l’installation de bornes de charge pour les entreprises, une feuille de route pour la décarbonisation du secteur logistique ainsi qu’une réforme de l’avantage en nature pour les voitures de fonction (leasing) sont en train d’être élaborées.
Le gouvernement a également mis en place une nouvelle législation en matière de performance énergétique des nouveaux bâtiments et une stratégie de rénovation ambitieuse. Les aides financières pour la rénovation énergétique ont été augmentées et adaptées afin de faciliter l’accès à ces subsides. Des aides financières ciblées pour encourager le remplacement de systèmes de chauffage basés sur les énergies fossiles ont été créées et de nouveaux quartiers résidentiels sont en planification suivant les principes du concept des éco-quartiers.
Alors que la gestion forestière durable est soutenue par la mise en place d’une aide financière intitulée «Klimabonus Bësch», l’initiative «Eist Holz» vise à établir le lien entre la gestion durable de nos forêts et le développement d'activités économiques reposant sur les principes d'une économie circulaire.
Finalement, reste à mentionner dans ce résumé non exhaustif des mesures, l’élaboration des stratégies de l’économie circulaire et «Null Offall Lëtzebuerg», inextricablement liées aux objectifs climatiques, et visant à réduire considérablement la consommation des ressources planétaires et la production de déchets.