Carole Dieschbourg au Conseil informel des ministres de l’Environnement et de l’Énergie à Amiens

 

Dans le cadre du lancement de la présidence française du Conseil de l’Union européenne (UE), la ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, Carole Dieschbourg, a participé aux réunions informelles des ministres de l’Environnement et de l’Énergie à Amiens du 20 au 21 janvier 2022, afin d’échanger sur des dossiers d’actualité tels que la gestion durable des produits chimique, la cohérence et l’harmonisation européennes en matière de produits phytopharmaceutiques, la problématique de la déforestation importée, le rôle de la forêt et du bois dans les politiques climatiques, énergétiques et environnementales ainsi que sur la question de la «transition juste» au sein de l’UE en vue de la neutralité climatique en 2050 au plus tard.

Transition écologique et sociale

Quant à cette dernière question, Carole Dieschbourg a insisté sur le fait que la transition vers des modes de production et de consommation plus durables doit être réalisée tout en veillant à atténuer les impacts de la transition sur les plus vulnérables, mais sans compromettre l’ambition d’avancer au plus vite vers la neutralité climatique. Dans une perspective plus long-terme, la ministre a aussi évoqué l’importance de minimiser les impacts et coûts transférés aux générations futures. Des coûts qui seront d’autant plus élevés que l’action des États membres est insuffisante.

Lutte contre les pesticides

Une thématique qui préoccupe particulièrement le Luxembourg, concerne la pollution diffuse du milieu aquatique, naturel et terrestre par les nutriments et les micropolluants, dont notamment les produits phytopharmaceutiques. En effet, un récent état des lieux à Luxembourg a montré la présence de pollutions par ces substances dans les eaux. Partant de ce constat, la ministre a insisté lors des échanges que ces pollutions doivent être réduites afin d'assurer la protection durable des sols et l'atteinte d'un bon état des masses d'eau du Luxembourg et de l’Europe. Carole Dieschbourg a aussi rappelé que le Luxembourg a mis en place un certain nombre de mesures transversales aux bénéfices majeurs dans les domaines de la biodiversité, de la protection des sols, de la protection des eaux et de la protection de la santé humaine.

Parmi ces mesures, la ministre a relevé l’interdiction, depuis 2015, de l’utilisation de la substance active (S)-métolachlore sur l’ensemble du territoire luxembourgeois, la restriction sévère de la substance active métazachlore avec notamment une interdiction à l'intérieur des zones de protection des eaux destinées à la consommation humaine, l’interdiction par la loi, depuis 2016, de l'utilisation de produits phytopharmaceutiques sur les espaces publics au Luxembourg, l’interdiction depuis 2021, en tant que premier pays en Europe, de l’utilisation du glyphosate, la diminution de l’utilisation de pesticides et autres produits chimiques affectant les insectes pollinisateurs, l’interdiction d'usage des pesticides sur les terres agricoles gérées dans le cadre de contrats publics et prêtées par l’État aux agriculteurs, et finalement, dans le cadre de la future loi forestière nationale, l’interdiction planifiée de l'utilisation des pesticides dans toutes les forêts sur le territoire luxembourgeois.

Lutte contre la déforestation

À propos de la proposition de règlement de la Commission européenne sur la déforestation et la dégradation des forêts, Carole Dieschbourg a relevé le besoin d’un niveau d’ambition élevé, s’attaquant principalement au principal vecteur de la déforestation qui est l’expansion non raisonnée de l’agriculture, responsable pour 90% de la déforestation globale. La ministre a également rappelé la nécessité d’avoir un cadre commun et harmonisé pour la mise en œuvre afin d’assurer que l’UE n’importe que des produits respectant les règles d’une consommation et d’une production durables et qui ne nuisent guère à la sauvegarde de la diversité biologique. Dans ce contexte, la ministre a demandé l’extension du règlement aux prairies et autres écosystèmes riches en biodiversité, ainsi que l’inclusion dans la régulation des principaux produits étant à la source de la déforestation, tel que le caoutchouc et la viande transformée.

Finalement, elle a soulevé l’importance de la reconnaissance et la rémunération des services écosystémiques extraordinaires que nous rendent les forêts en matière de puits de carbone, de biodiversité, de purification de l’air et de l’eau. Avec son système de subventionnement «Klimabonus Bësch», le Luxembourg est un des premiers pays au monde à avoir instauré un régime de paiement pour les services écosystémiques forestiers.

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