Le Luxembourg opposé à la classification du nucléaire et du gaz naturel comme énergies «durables»

Le gouvernement regrette la proposition de la Commission européenne, d’intégrer à travers un acte délégué distinct du 31 décembre 2021, l’énergie nucléaire et le gaz naturel dans le cadre visant à favoriser les investissements durables (la taxonomie).

 

Le Luxembourg, qui depuis le début des négociations s’opposait à une éventuelle inclusion de l’énergie nucléaire et du gaz naturel dans la taxonomie, qui est un système de classification commun pour les activités économiques durables, s’oppose à cette décision de la Commission.

 

La véritable transition vers la neutralité climatique doit faire abstraction des énergies fossiles tout comme de l’énergie nucléaire, technologie coûteuse et hautement dangereuse non seulement pour les citoyens, mais aussi pour l’environnement et les ressources naturelles.

 

Le Luxembourg signalera son opposition à la Commission dans le délai prévu. Si le texte est adopté en l'état en janvier, le Luxembourg continuera à s’opposer au sein du Conseil à cette décision de la Commission. Le Luxembourg est également en train de considérer des voies de recours juridique contre la décision au cas où elle serait adoptée en l’état, en étroite concertation avec l’Autriche.

 

À ce sujet, la ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, Carole Dieschbourg, a dit mardi que «la question de la taxonomie est d’une importance cruciale pour réussir la transition énergétique. Il s’agit ici de marquer des technologies non durables comme étant durables et, de ce fait, de permettre aux acteurs des énergies fossile et nucléaire d’accéder aux investissements prévus pour la transition verte. Inclure le nucléaire et le gaz naturel dans la taxonomie des finances durables serait de nature à sérieusement entamer sa crédibilité. Voilà pourquoi le Luxembourg fera tout ce qui est dans son pouvoir pour bloquer cette décision et éviter le greenwashing».

 

Claude Turmes, ministre de l’Énergie, y ajoute: «Les centrales nucléaires ne sont pas durables, nécessitent des décennies de construction, sont dangereuses et bien plus chères que les énergies renouvelables et ne constituent donc pas une voie réaliste pour lutter contre le changement climatique. Nous allons maintenant analyser ce texte en détail avec nos alliés européens, comme les gouvernements de Berlin et de Vienne, et nous en étudierons la portée de près.»

 

La ministre des Finances, Yuriko Backes, a commenté: «En tant que l’un des chefs de file en matière de finance durable, le Luxembourg reste fermement engagé à contribuer au développement d’une taxonomie crédible qui puisse servir de standard à l’échelle internationale, dans l’intérêt de la compétitivité des services financiers européens.»

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