Finalisation des travaux à la COP27 à Charm El-Cheikh

Après 15 jours de négociations intensives, la 27e conférence des parties (COP) sous la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques a fini ses travaux en matinée du dimanche 20 novembre 2022.

À Charm El-Cheikh, la communauté mondiale était appelée à faire progresser de façon substantielle la protection internationale du climat. Ambition et solidarité ont été les mots clé du succès de la conférence.

Parmi les principaux résultats atteints à Charm El-Cheikh figure la création d’un nouveau fond dédié aux pays les plus vulnérables dans le domaine des « pertes et préjudices » (« loss and damage »). « La création du fonds représente une véritable percée dans l’impasse des négociations mondiales sur le climat » affirme Joëlle Welfring, ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable. La décision de créer ce fonds est la suite directe de l’ouverture faite par l’Union européenne lors de son intervention jeudi soir, pour accepter cette principale demande des pays en développement en matière d’aide financière aux pays pauvres, qui complétera les nombreux autres efforts entrepris dans ce domaine.

Malheureusement l’autre demande forte de l’Union européenne, à savoir le relèvement du niveau d’ambition de réduction des émissions de gaz à effet de serre, notamment par l’élimination progressive des combustibles et carburants fossiles, n’a pas abouti. Soutenue par plus de 80 parties, cette proposition n’a pas su persuader une grande partie des grands émetteurs au sein des États en voie de développement, au détriment des pays les plus vulnérables et les plus exposés aux effets dévastateurs du dérèglement climatique. Selon Joëlle Welfring « nous devrons impérativement continuer les efforts de réduction lors des prochaines COPs climat en vue d’éviter les pires conséquences de la crise climatique ». Ceci est appuyé par les résultats sans équivoques de la science et rendu évident par les effets d’évènements météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents. »

La solidarité vis-à-vis des pays en développement les plus exposés aux conséquences du changement climatique, et en particulier le financement des « pertes et préjudices » subis par ces pays, là où les efforts d’adaptation au changement climatique touchent à leurs limites, a néanmoins permis d’apporter un succès important à cette « COP africaine » sous présidence égyptienne. 

Dans ce contexte, le Luxembourg a rappelé qu’il avait dès 2021 revu à la hausse sa contribution au « financement climatique international ». Avec une enveloppe de 220 millions d’euros répartis sur 5 ans suivant une trajectoire croissante, le Luxembourg figure parmi les principaux pays donateurs par habitant. 

À la COP27, la ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable a annoncé vouloir attribuer une part considérable à hauteur de 10 millions d’euros de cette enveloppe au financement des « pertes et préjudices ». Sont visés de manière générale, des fonds, des activités, des projets et des initiatives qui évitent, minimisent ou traitent les dommages et les pertes. 

Parmi ces nouvelles attributions financières, le Luxembourg a annoncé sa volonté de soutenir à hauteur de 5 millions d’euros le réseau de Santiago, créé à la COP25 pour coordonner les efforts en matière de prévention, de réduction et de prise en compte des pertes et préjudices. Le Luxembourg apportera par ailleurs une nouvelle contribution financière à l’initiative sur les systèmes d'alerte précoce aux risques climatiques CREWS (www.crews-initiative.org) à hauteur de 1,5 millions d’euros. En outre, une contribution à l’initiative du « bouclier global contre les risques climatiques » développé par la présidence allemande du G7 et le groupe vulnérable des vingt (V20) sera envisagée.

Au-delà des nouveaux engagements dans le domaine des « pertes et préjudices », le Luxembourg envisage une contribution financière supplémentaire d’un million d’euros au fonds d’adaptation (AF). Lancé en 2007 pour aider les pays en développement les plus vulnérables, ce fonds permet aux pays en développement un accès simplifié aux ressources financières.

Par ailleurs, la ministre a profité de la COP27 pour mener des entretiens bilatéraux avec plusieurs de ses homologues portant sur des projets bilatéraux du financement climatique international, ainsi qu’avec le directeur-général de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), Bruno Oberle, le directeur exécutif du Fonds vert pour le climat (Green Climate Fund, GCF), Yannick Glemarec, ainsi que la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), Inger Andersen.

Dans la dernière ligne droite des négociations, la présidence tchèque du Conseil de l’Union européenne a fait appel à plusieurs ministres pour représenter l’Union européenne. Dans ce contexte la ministre Joëlle Welfring a été sollicitée, ensemble avec son homologue néerlandais Rob Jetten, ministre du Climat et de l'Énergie pour prendre en charge les sujets ayant trait aux finances.

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