Lors de la 15e conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique des Nations unies (COP15) à Montréal, la communauté internationale a adopté, sous présidence chinoise et avec participation luxembourgeoise, un nouvel accord mondial pour la protection de la nature. Voici les résultats principaux du nouveau cadre mondial pour la biodiversité appelé «accord de Kunming-Montréal»:
Une vision partagée pour la sauvegarde de la biodiversité
Comme point clé de l’accord, les États signataires se sont mis d’accord sur une vision commune à long terme. Cette vision stipule qu’en 2050, l’homme devrait à nouveau vivre en parfaite harmonie avec la nature. Pour y arriver, la perte de biodiversité doit être stoppée et la tendance inversée d’ici 2030. À cette fin, les États se sont fixés quatre objectifs à long terme (jusqu’en 2050) et 23 objectifs à atteindre d’ici 2030. Ils se sont accordés sur la manière de mettre en œuvre ces objectifs, sur le financement de cette mise en œuvre, sur l'accès et le partage des avantages, ainsi que sur le suivi de son état d’avancement.
De nouveaux objectifs pour la protection de la nature d’ici 2030
Au moins 30% de la superficie terrestre et maritime mondiale sera placée sous protection efficace, en particulier les zones à forte biodiversité, qui méritent particulièrement d’être protégées. Les droits des communautés autochtones et locales y résidant seront sauvegardés.
En plus des surfaces protégées, 30% des écosystèmes endommagés sur terre et en mer seront restaurés d’ici 2030.
L’apport d’excédents de nutriments dans l’environnement et les risques posés par les pesticides et les produits chimiques très dangereux seront réduits de moitié d’ici à 2030.
En outre, le gaspillage alimentaire sera réduit de moitié (objectif 16), ainsi que la propagation des espèces envahissantes (objectif 6). Les États créeront une base permettant aux entreprises et aux institutions financières de publier l’impact de leurs activités sur la biodiversité (objectif 15).
Amélioration de la mise en œuvre et du contrôle
Un système sera mis en place pour garantir que les nouveaux objectifs sont effectivement mis en œuvre au niveau national. Chaque pays s’engage à définir dans sa stratégie nationale pour la biodiversité de quelle façon il contribue à la réalisation des objectifs mondiaux. Au Luxembourg, ceci se réalisera moyennant le Plan national pour la protection de la nature (PNPN) dont la 3e version est actuellement en phase de consultation. Afin d’assurer le suivi y afférent, des indicateurs uniformes qui s’appliquent à tous les pays seront mis en place. Cela rend la mise en œuvre vérifiable (section J, 34).
Les rapports nationaux sont utilisés pour vérifier régulièrement si les efforts sont suffisants pour se rapprocher des objectifs mondiaux. Les résultats de cet examen sont utilisés pour encourager les États à faire des efforts supplémentaires (section J, 35).
Plus de financement et mise en place du Fonds pour le cadre mondial de la biodiversité
30 milliards d'USD par an doivent être transférés des pays du Nord vers les pays du Sud d’ici 2030 pour la protection de la biodiversité, avec 20 milliards d'USD déjà en 2025. Ce montant concerne les fonds publics et privés.
De manière générale, 200 milliards d'USD par an devront être mobilisés d’ici 2030 pour la protection de la biodiversité. Cet objectif revient à un montant au total à atteindre dans tous les pays confondus.
En plus, 500 milliards d'USD par an d’incitations préjudiciables à la biodiversité seront à éliminer dans le monde. Cet objectif vise en particulier les subventions dommageables pour l’environnement (harmful subsidies).
Pour soutenir la mise en œuvre de l’accord mondial et afin de garantir une mobilisation cohérente des flux financiers additionnels, le nouveau fonds mondial pour la biodiversité sera mis en place sous l’ombrelle du Fonds pour l'environnement mondial (Global Environment Facility, GEF) néanmoins avec une gouvernance à part.