Le TFA, ou trifluoroacétate, est l'anion de l'acide trifluoroacétique (ou acide trifluoroacétique sous forme non ionisée). Il s'agit d'un produit de dégradation de nombreuses substances, notamment de divers produits phytosanitaires, techniques et réfrigérants. Cependant, le TFA lui-même ne se dégrade pas davantage dans l'environnement, ce qui en fait une substance persistante qui reste dans l'environnement et qui s'accumule dans l’écosystème. De plus, le TFA est très soluble dans l'eau et peut se propager rapidement via le cycle de l'eau, le rendant ainsi très mobile.
Des études, notamment menées en Allemagne, ont montré que le TFA est largement répandu dans l’environnement. On le trouve dans tous les types d’eau, y compris dans l’eau de pluie, ainsi que dans les plantes et les aliments d'origine végétale.
Au Luxembourg, la présence de TFA dans les eaux potables est surveillée depuis 2023. Les premiers résultats indiquent des teneurs en TFA pouvant atteindre des valeurs de 900 nanogrammes par litre. Ces résultats préliminaires doivent encore être consolidés.
Les concentrations mesurées jusqu'à présent dans l'environnement sont, d'après les connaissances actuelles, bien que relativement limitées, en dessous d’un seuil théorique et préliminaire qui ne devrait pas être dépassé. Selon l'avis de la Direction de la santé, il est important de veiller à ce que les niveaux de TFA dans les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH) restent les plus bas possibles et des efforts doivent être fournis pour éviter que le niveau de TFA n’augmente.
Le ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité (MECB) et l’Administration de la gestion de l’eau (AGE) collaborent étroitement avec les fournisseurs d’eau potable, pour consolider les analyses en cours et élargir le réseau de surveillance.
Le gouvernement s’engage à protéger la santé humaine et l’environnement et soutient activement des initiatives au niveau européen visant la restriction de la fabrication, de la mise sur le marché et de l'utilisation des PFAS dont le TFA est un produit de dégradation.
Le gouvernement plaide également pour des valeurs limites harmonisées au niveau européen pour le TFA, prenant en compte les propriétés moléculaires de cette substance.
L’origine des TFA présents dans les eaux est actuellement analysée. Les sources et les voies d’apports sont multiples : agriculture, industries, émissions atmosphériques provenant d’installations de réfrigération et de climatisation, ainsi que des moteurs à combustion. Ces analyses permettront d’identifier des mesures ciblées pour limiter les intrants conformément au principe de la protection préventive.
Le ministère assure une information transparente sur le développement de la situation.
De plus amples informations se trouvent dans les « FAQ : TFA eaux potables » publiées par l’AGE et le MECB sur les sites waasser.lu et emwelt.lu