Le ministre de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité, Serge Wilmes, a participé à la réunion du Conseil « Environnement » de l’Union européenne (UE), qui s'est tenue ce lundi 14 octobre 2024 au Luxembourg.
Pour le premier point à l’ordre du jour du Conseil, les ministres de l’Environnement se sont réunis pour approuver le mandat de négociations en vue de la 29e Conférence des parties (COP 29) à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques qui aura lieu à Bakou (Azerbaïdjan) du 11 au 22 novembre 2024.
Dans ce cadre, le ministre Wilmes a noté que « l’Union européenne doit continuer à jouer son rôle de chef de file au niveau international et que pour rester crédible, devra notamment se positionner clairement quant à l’ambition de sa contribution déterminée au niveau national (CDN), et vers les horizons de 2035 et 2040 ».
Aussi, le ministre a-t-il souligné que « l’UE doit être claire face au monde extérieur que notre discussion au sein de l’Union européenne est en ligne avec la science » et, a pour cela soutenu dans ses conclusions du Conseil « la mention explicite de l’objectif de réduction recommandé [par la Commission européenne] de 90% ».
Pour le ministre luxembourgeois, les « impacts désastreux en Europe et ailleurs dans le monde témoignent de l’urgence de mettre fin à notre utilisation des énergies fossiles – et le texte de l’UE se doit de le refléter sans ambiguïté ». Dans ce contexte, Serge Wilmes a soutenu de « renforcer les passages en lien avec la sortie du charbon, l’énergie fossile la plus polluante, de nous prononcer plus clairement sur la fin des subsides aux énergies fossiles et préciser que cette sortie doit avoir lieu sans report » et a souligné que « l’espace dédié aux voix de la science et de la jeunesse lui importe dans cette discussion ».
Le Conseil s’est ensuite réuni pour approuver le mandat de négociations en vue de la 16e Conférence des parties (COP 16) à la convention sur la diversité biologique qui se tiendra à Cali (Colombie), du 21 octobre au 1er novembre 2024.
Dans ce contexte, le ministre Wilmes a indiqué que « Le cadre mondial pour la biodiversité est une superbe réussite, mais il faudra maintenant transformer le tir ». Il a également profité de mentionner les conclusions alarmantes du Rapport Planète Vivante publié la semaine dernière par le WWF. Serge Wilmes a profité de souligner les efforts luxembourgeois en rappelant que « le Luxembourg est en train de quadrupler ses dépenses pour lutter contre la dégradation de la biodiversité au niveau mondial. Cali est une COP décisive. Car, si nous manquons d’ambition sur ces points et sur le financement, on met en péril l’atteinte des objectifs du cadre mondial et l’état de la nature tout court ».
Dans l’après-midi, le Conseil « Environnement » de l’UE a eu un échange de vue sur les travaux en cours sur un nouvel accord global sur la pollution plastique, dont la cinquième et dernière réunion de négociation (INC-5) aura lieu à Busan, en Corée, du 25 novembre au 1er décembre 2024. Selon le ministre luxembourgeois Serge Wilmes, « un accord se limitant sur la seule gestion des déchets plastiques serait inacceptable et ne remplirait pas notre objectif collectif de mettre fin à la pollution plastique. En outre, il faut que le futur accord prévoie la restriction de substances chimiques préoccupantes contenues dans les plastiques. Il s’agit ici d’un défi global impactant la santé humaine et l’environnement, qui nécessite dès lors une réponse globale effective ».
Finalement, les ministres européens de l’Environnement se sont échangés sur l’état d’avancement de la mise en œuvre de la stratégie pour la durabilité dans le domaine des produits chimiques, ainsi que de la voie à suivre. Une mise en œuvre poussée des engagements pris et basée sur les principes de précaution et de prévention sera nécessaire pour remédier aux lacunes actuelles de la législation européenne sur les produits chimiques.
Lors de son intervention, le ministre Wilmes a rappelé qu’une proposition sur la révision de la législation REACH, initiative législative majeure et horizontale annoncée dans la stratégie chimique et pierre angulaire du Green Deal, faisait toujours défaut. La publication d’une telle proposition de révision ambitionnée dans les plus brefs délais devrait rester une priorité absolue pour la prochaine Commission. Par ailleurs, le ministre a également souligné l’importance de l’implémentation des initiatives sous le plan d’action PFAS pour endiguer les impacts sur la santé humaine et l’environnement.
En ce qui concerne les agences de l’UE − dont notamment l’Agence européenne des produits chimiques −, Serge Wilmes a précisé que celles-ci doivent recevoir les ressources financières nécessaires pour accomplir leurs tâches actuelles, mais aussi d’éventuelles tâches futures. Un cadre de financement adéquat, durable et à long terme est indispensable pour renforcer la gouvernance et l’indépendance de ces agences et ainsi, leur permettre de réaliser des études scientifiques dans certains cas plus spécifiques.