Les bords de route et de chemins de fer

Les bords de routes et de chemins de fer sont très fréquemment mis à nus pour s’assurer qu’ils n’impactent guère la sécurité des voies de circulation, mais surtout pour un désir subjectif de propreté.

Cette coupe à ras vient alors nuire au développement d’une richesse floristiques et faunistiques importante qui est encore aujourd’hui souvent méconnue.

En effet, lorsque ces bordures sont entretenues à juste titre, elles constituent un refuge, une zone de corridors biologiques pour de nombreuses espèces en assurant un rôle paysager ayant un intérêt fonctionnel et écologique important par sa diversité qui évolue au cours des saisons.

Aménagement écologique

Allées et rangées d’arbre

Les allées et rangées d’arbres le long des routes ont une valeur environnementale et paysagère particulièrement importante.

Elles jouent aussi un rôle en matière de microclimat et constituent des habitats spécifiques pour de nombreuses espèces animales et végétales.

Ces rangées disposées de part et d’autre de la route favorisent le rétablissement de la continuité spatiale entre les biotopes (corridors écologiques) et permettent une meilleure intégration des routes dans le paysage.

 

L'entretien

 

Fauchage extensif :

Pour aboutir à une amélioration environnementale, il n’est pas toujours nécessaire de réaliser de nouveaux aménagements. La seule extensification de l’entretien serait susceptible d’induire une importante augmentation de la biodiversité et une profonde modification de l’aspect des paysages, ruraux et surtout urbains. Cet objectif peut être atteint sans générer de nouvelles dépenses, mais bien au contraire en réduisant les efforts, tant au niveau du financement qu’à celui du travail.

Il est important de favoriser des types de végétation herbacée d’un intérêt écologique, tels que les communautés végétales typiques des pelouses sèches, landes, pelouses maigres, roselières, prairies humides, en empêchant l’installation de broussailles ou d’arbres, etc.

Pour cela, l’intensité du fauchage suffit à déterminer la forme de végétation qui s’installe sur une surface. Le fauchage constitue donc un moyen intéressant non seulement pour entretenir un terrain, mais aussi pour aménager un terrain. En effet, en choisissant une intensité de fauchage appropriée, il est possible de faire apparaître une forme de végétation déterminée sans procéder à d’autres interventions telles que la plantation.

 

Fauchage tardif :

A l’instar du fauchage extensif, cette pratique consiste à favoriser l’installation de la biodiversité dans les zones annexes d’usages. 

Pour cela, une fauche annuelle est effectuée après le 1er août (voire plus tard selon les espèces sauvages présentes). Cette gestion offre le temps nécessaire aux plantes pour croitre et fructifier en complétant leurs cycles de vie, les insectes seront ainsi beaucoup plus présents et actifs, tout comme les animaux pour qui cette nouvelle zone sera signe de quiétude.

La coupe à lieu à une hauteur de 10 cm pour ne pas détruire la végétation basse et pour éviter de tuer les petits animaux présents tels que les amphibiens, reptiles, insectes. Toutefois, les endroits dangereux continueront à être fauchés régulièrement pour constituer une bande de « sécurité », il s’agit d’une fine bande large de 1 mètre assurant la sécurité tout en créant un espace de refuge pour les piétons (comme aux bords des routes).  

Le fauchage différentiel :

Il   peut   s’avérer   intéressant   de   favoriser   la   juxtaposition de surfaces à intensités de fauchage différentes. 

Ainsi est-il par exemple possible de faucher une « bande de propreté » le long du trottoir sur une largeur de 50 centimètres (coupée deux fois par an, lorsque le reste de l’espace vert est fauché moins souvent), ou de prévoir des petites plages fauchées une fois tous les deux à cinq ans en-dessous des arbres situés dans une pelouse ou prairie à herbes courtes.

Il résulte de cette juxtaposition de formes de végétation une valorisation esthétique et une augmentation de la biodiversité.

Taille des arbres :

Le long des routes et en milieu urbain, les arbres constituent des éléments de haute valeur environnementale. Dans la nature, ils n’ont pas besoin d’être taillés pour vivre. En milieu urbain et le long des routes, en revanche, certaines interventions de taille peuvent s’avérer nécessaires pour adapter l’arbre aux contraintes du milieu artificiel environnant. Ainsi, un élagage est nécessaire lorsqu’en dessous de l’arbre doivent circuler des véhicules ou des piétons, cependant ces entretiens ne doivent pas être excessifs.

La hauteur de l’élagage devrait rester limitée au gabarit de circulation en dessous des arbres :

  • Du côté de la route : < 4,5 mètres (hauteur des camions),
  • Du côté des trottoirs, pistes cyclables et infrastructures similaires : < 2,7 mètres (hauteur des personnes et des engins d’entretien),
  • Sur les parkings : < 2,7 mètres (hauteur des voitures et des personnes),
  • Du côté des terrains agricoles : < 4,5 mètres (hauteur des engins agricoles)
  • Au milieu des zones de verdure étendues : pas d’élagage.


Il est possible de raccourcir les branches inférieures au lieu de les élaguer. L’entretien n’est pas un but en soi, mais un moyen pour favoriser la qualité de vie des usagers. Il convient d’adapter l’entretien à la végétation, et non pas adapter la végétation à l’entretien.

Taille des haies

Qu’il s’agisse de haies dans la campagne ou de haies en milieu urbain, de haies vives ou de haies taillées en caisson, il faudrait toujours conserver une bande herbacée naturelle à leur pied. Il faudrait toujours renoncer à l’élagage des haies ou arbustes, c’est-à-dire à l’enlèvement des branches inférieures.  Souvent, l’élagage des haies est pratiqué pour faciliter le fauchage ou même la tonte à leur pied.

A l’état naturel, les arbustes se présentent sous la forme d’une demi-sphère dont la partie la plus large est située au sol. Ils ne forment pas de tronc vertical mais se subdivisent en branches à partir du sol. Il ne faudrait donc pas vouloir les tailler pour leur donner la forme d’un petit arbre, subdivisé en un tronc et une couronne. Il serait souhaitable de renoncer à la mise en formes géométriques des haies. Pour créer une haie ou un ensemble arbustif, plusieurs plants sont mis en terre les uns à côté des autres et en grandissant ils vont naturellement confluer en une seule entité constituant un habitat important pour de nombreuses espèces.




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