Le mot "Iittering" provient de l'anglais et caractérise le dépôt ou le rebut inattentif de déchets en dehors des réceptacles réservés à cet effet. Les dépôts sauvages ou le "litter' peuvent se retrouver dans la nature aussi bien que sur le bord des routes ou dans les espaces publics.
Le littering est le plus fréquemment lié à la consommation de boissons, de nourriture ou de cigarettes. Ce phénomène ne prend pas en compte des dépôts sauvages de déchets ménagers, commerciaux ou industriels dans le milieu public, qui ont pour but d'économiser les frais de traitement associés à ces déchets.
Le phenomène du littering
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le phénomène du littering ne se produit pas uniquement par une partie de la population, mais concerne la société dans son intégralité.
Le comportement du littering peut s'exprimer de nombreuses façons:
- Le citoyen se débarrasse de ses déchets en les jetant ou en les laissant tomber en milieu public.
- Il les dépose sur une surface avant de progressivement s'écarter du lieu durant l'espace de quelques minutes jusqu'à ce que le déchet ne soit plus directement attribuable à l'individu.
- Certains préfèrent même coincer leurs déchets dans de petits espaces tels que des fentes et grilles ou vont même jusqu'à enterrer leurs déchets.
Il est à noter que dans ces derniers cas, l'effort requis est souvent supérieur à celui requis pour les éliminer par voie d'un réceptacle approprié.
Cadre général
Depuis plusieurs années on constate une augmentation du phénomène du Iittering le long des routes, chemins, sur les places publiques ainsi que lors de manifestations publiques. Ces déchets se composent principalement d'emballages à usage unique, de papiers hygiéniques et de mégots de cigarettes.
Le littering n'impacte pas uniquement l'aspect visuel d'une ville ou du paysage naturel. Il entraîne aussi des problèmes d'ordre:
- Social: Certains espaces publics tel que les parcs se voient dégradés et moins fréquentés. De plus, le littering peut renforcer l'occurrence d'autres problèmes tels que le vandalisme ou le crime dans une localité. Finalement, les déchets sauvages peuvent attirer des animaux nuisibles, les rats par exemple.
- Economique: Le littering entraîne des coûts directs en terme de nettoyage auprès du secteur public ainsi que des établissements privés. De plus, le littering peut entraîner des coûts indirects comme des fréquentations plus basses de certains établissements touristiques ou des dévalorisations de propriétés.
- Environnemental: Les déchets de littering, comme par exemple des mégots de cigarette, s’accumulent dans notre environnement, dans nos villes, nos parcs et le long des routes . Ils peuvent engendrer des dangers pour les animaux (risque d'ingestion ou d'étouffement). Les déchets en plastique se dégradent en microplastiques qui s’accumulent dans les corps des être vivants et nuisent à la santé humaine aussi bien qu’animale. De même certains déchets sauvages tels que les éclats de verre ou les seringues usées peuvent présenter un danger d’infection ou de blessures.
Suivant leur composition, les déchets déposés dans la nature se dégradent très lentement:
Dégradation de certains déchets | Durée |
---|---|
Journal | 1 - 3 ans |
Mégot de cigarette | 1 - 5 ans |
Canette | 10 - 100 ans |
Bouteille plastique | 100 - 1.000 ans |
Carte téléphonique | 1.000 ans |
Verre | 4.000 ans |
L’envergure du problème au Luxembourg et comment y remédier
Les services de nettoyage des communes collectent en général 1,6 kg par habitant et par an de déchets sauvages.
Bien que les individus évoquent souvent un manque de poubelles comme cause du littering, ceci n'est pas vérifié par les observations dans de nombreux cas. En effet, les études démontrent que plus de 50% des actes de littering se situent à moins de 5 mètres d'une poubelle non pleine et 10% des actes de littering se situent à moins d'un mètre d'une poubelle. De ce fait, il est évident que le littering ne peut être résolu uniquement par l'introduction davantage de poubelles ou de nettoyages plus fréquents.
En outre, des études menées par l’Administration de l’environnement montrent en chiffres:
- Une collecte en moyenne de 103 kg de déchets par km le long des routes nationales en 2015 (89 kg par km en 2008)
- Une collecte en moyenne de 216 kg de déchets par km le long des autoroutes en 2015 (309 kg par km en 2008) mais les quantités varient fortement d'une année à l'autre
- Un coût estimatif de 1.2 millions d'euros par an pour le nettoyage le long des routes nationales et des autoroutes (y non compris le nettoyage par les services communaux) à charge de l'Etat luxembourgeois, dont 90% de coûts de personnel, 4.8% de coûts de collecte et de transport et 5.2% de coûts d'élimination
- Que 50% des emballages en métaux étaient des cannettes de bières et d'energydrinks
- Une dominance des boîtes de cigarettes dans la catégorie des emballages composites
Il peut être retenu que le seul fait d’améliorer l’infrastructure des poubelles ne suffit pas pour faire diminuer les quantités de littering au Luxembourg. La population doit être sensibilisée, elle doit se rendre compte de la problématique et parvenir à un changement de mentalité et de comportement à ce sujet afin de réduire les actes de littering.