Petits déchets - grande pollution (2018)

Le ministère du Développement durable et des Infrastructures et l’Administration de l’environnement ont lancé en 2017 et en 2018 une campagne de sensibilisation multimédia contre les déchets sauvages (=littering) au Luxembourg. 
Dans un premier temps, un spot de sensibilisation a été diffusé dans les cinémas du groupe Kinepolis au Luxembourg et, des visuels ont été affichés sur les grands panneaux le long des autoroutes et distribués au format A3 aux communes et aux acteurs intéressés. Sur demande, ces affiches ont été envoyées au format PDF à tout établissement et institution intéressés.

Contexte : Le littering au Luxembourg

Les produits jetables, les emballages à usage unique ainsi que des plats préparés et préemballés (convenience food) sont de plus en plus utilisés. Surtout le long des routes et des sentiers pédestres, aux places ou terrains de sport ou dans les parcs, la tentation d’une élimination rapide de déchets est omniprésente. De même pendant les fêtes, les festivals et les concerts, beaucoup d’ordures finissent par terre.

La moitié des actes de littering se font à quelques mètres d’une poubelle non pleine. Les mégots de cigarettes, les emballages vides (p.ex. : canettes et emballages fast-food) et des chewing-gums comptent parmi les articles les plus abandonnés ou jetés. Le phénomène du littering concerne la société dans son intégralité indépendamment de l’âge, du sexe ou de la situation privée de la personne.

Les impacts multiples du littering : Dégradations, risques pour la santé et coûts élevés

Le littering a un impact non seulement sur l’aspect visuel d'une ville ou du paysage naturel, il crée aussi de nombreux problèmes à différents niveaux :

  • Certains déchets sauvages, tels que les éclats de verre, peuvent présenter un danger d’infection ou de blessures pour les enfants ou les animaux domestiques qui se trouvent dans les aires de jeux et dans les parcs.
  • En plus, ces déchets présentent un risque d'ingestion ou d'étouffement pour les animaux et notamment pour le bétail.
  • Les déchets en plastique se dégradent en micro-plastiques (<5mm) Ces micro-plastiques sont emportés par les fleuves jusqu’à la mer. Ils sont ingérés par la faune maritime et par conséquent les êtres humains qui consomment poissons et crustacés. Selon une étude, les animaux qui trouvent leur nourriture exclusivement dans les océans, ingèrent environ 6 tonnes de micro-plastiques par an.
  • Les micro-plastiques nuisent gravement à la santé humaine et animale.
  • Il est estimé que 100 à 142 millions de tonnes de déchets se retrouvent actuellement dans les océans. Jusqu’à 80% de cette pollution marine provient des régions terrestres à travers les canaux d’eaux usées et les fleuves.
  • Les éclats de verre et les mégots de cigarettes qui ne sont pas éteints correctement peuvent causer des feux dans les bois ou sur les pâturages.
  • Le littering entraîne des coûts directs en termes de nettoyage auprès du secteur public qui sont alors reportés sur les citoyens via les impôts. Au Luxembourg, ces coûts sont calculés à 1,2 millions d’euros par an  pour le nettoyage le long des routes étatiques par l’Administration des Ponts et Chaussées. 90% de ces coûts sont des coûts de personnel.
  • Les actions de nettoyage communales et privées ne sont pas prises en compte dans ces calculs. Le coût incombé au secteur communal peut également être estimé à environ 1,2 millions d’euros par an.
  • Finalement le littering peut entraîner des coûts indirects tels que des fréquentations plus basses de certains établissements touristiques ou des dévalorisations de propriétés.
  • Les déchets sauvages peuvent attirer des animaux nuisibles tels que les rats.

Les mégots : Un grand problème spécifique, surtout en ville

Les mégots de cigarette sont des déchets toxiques, car ils ont absorbé une partie des 4000 substances nocives présentes dans la cigarette. Ils contiennent -  en plus de la nicotine - des hydrocarbures aromatiques polycycliques ainsi que des métaux lourds, qui sont transmis à l’environnement, surtout par le milieu aquatique. Du fait du parcours des égouts, ils polluent les eaux et représentent ainsi 40 % des déchets présents dans la mer Méditerranée.

Les mégots se trouvent aussi dans les parcs et dans les aires de jeux, où les enfants risquent de les avaler, ce qui peut conduire à des empoisonnements. Les symptômes qui peuvent se produire sont des nausées, des vomissements ou des diarrhées. Dans ce contexte, il faut rappeler que la nouvelle loi anti-tabac – qui est entré en vigueur le 1er août 2017 - étend l’interdiction de fumer dans les lieux publics sur les aires de jeux.

En outre, les mégots ne sont pratiquement pas biodégradables et prennent plusieurs années pour se décomposer dans la nature. Au niveau mondial, les mégots de cigarettes sont, aussi bien dans les régions côtières que dans l’espace urbain, les déchets le plus trouvés par terre. Une étude de la Ville de Dudelange a analysé l’impact urbain du littering. Ces analyses ont montré que 30% (en nombre) des déchets sont des mégots de cigarettes dans l’espace urbain. Le même résultat a été trouvé dans d’autres villes européennes.

Le chewing gum : la dégradation dans l'environnement prend plusieures années et des résidus peuvent persister

Sauf quelques rares exceptions, la plupart des chewing-gums ne sont pas biodégradables. Ceci peut s’expliquer par le fait que le Chewing-gum est composé de matières plastiques.

« La base de gomme à mâcher est le composant non nutritif et insoluble de la gomme à mâcher qui fournit sa matrice "à mâcher" de base, et elle est préparée pour libérer progressivement les saveurs, édulcorants et ingrédients fonctionnels pendant la mastication soutenue.  Ces "substances masticatrices" peuvent être fabriquées à partir de gommes naturelles ou synthétiques, auxquelles sont ajoutés divers adoucissants, texturants et autres ingrédients fonctionnels. » [source]

Après quelques années de dégradation, on ne peut plus voir les résidus du chewing-gum Or, des particules non visibles à l’œil nu restent dans l’environnement et s’y accumulent.

Selon le Magazine ECOlogique de la Ville de Luxembourg, « les chewing-gums coûtent chaque année entre 30.000 et 40.000 € à la Ville! Car ces gommes qui se crachent, se collent, sèchent et durcissent, partout en ville – quand elles ne finissent pas sur la semelle de nos chaussures ! – doivent être enlevées. Il est nécessaire de mettre en œuvre un procédé spécial, réalisé par une fi"rme privée pour le compte de la Ville et seulement possible à certaines périodes de l’année, pour des raisons de température. » [source]  L’action de jeter ou de cracher son chewing-gum sur le trottoir peut donner lieu à un AT de 49€ tandis que l’élimination de déchets dans un cours d’eau peut même résulter dans un AT de 250€ [source].

Le littering : Un acte illégal

Selon le règlement grand-ducal du 18 décembre 2015 en exécution de la loi relative aux déchets, l’action de jeter ou d’abandonner un déchet (mégots, chewing-gum, emballages vides...) dans la nature est illégale et peut donner lieu à un avertissement taxé (AT) qui peut être de 49€ à 250€. L’action de jeter sa cigarette sur le trottoir peut donner lieu à un AT de 49€ tandis que l’élimination de déchets dans un cours d’eau peut même résulter dans un AT de 250€.

Que pouvez-vous faire personnellement ?

  • Éliminez vos propres déchets toujours d’une façon adéquate : jetez vos mégots dans un cendrier, recyclez vos canettes et papiers et jetez vos emballages vides dans une poubelle.
  • Essayez d’éviter des emballages inutiles lors de vos achats.
  • Communiquez vos idées d’amélioration à votre commune.

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