Du fait de la durée de persistance des polluants dans nos réserves d’eau, il est préférable d’appliquer le principe du „mieux vaut prévenir que guérir“. Les substances nocives, dès qu’elles se trouvent dans l’eau, doivent être soumises à des traitements complexes et coûteux pour être enlevées ou neutralisées, si faire se peut.
Afin de préserver la qualité naturelle de nos réserves d’eaux souterraines, il convient de mettre en œuvre un concept global de protection, accompagné d’un programme de mesures adaptées.
Un approvisionnement durable en eau potable pourra être garanti en mettant en œuvre un périmètre de protection suffisant autour des captages (zones de protection), en combinaison avec un programme de mesures appropriées telles que des interdictions ou des restrictions d’utilisation en vue de protéger la ressource d’eau souterraine.
En règle générale, les zones de protection des eaux englobent l’intégralité des bassins d’alimentation des captages d’eau souterraine (sources, forages). Le dimensionnement des zones de protection dépend du volume de production d’eau captage, de la protection naturelle du sous-sol géologique et des sols, du degré de fracturation de la roche, ainsi que des vitesses d’écoulement de l’eau souterraine. A la suite d’une étude et évaluation hydrogéologique détaillée, 3 zones de protection des eaux sont susceptibles d’être délimitées autour d’un captage d’eau destinée à la consommation humaine :
- zone I (zone de protection immédiate)
- zone II (zone protégée rapprochée)
- zone III (zone protégée éloignée)
La zone I est destinée à protéger les captages d’eau souterraine contre toute introduction directe de polluants dans le captage et la dégradation ou la destruction des installations. Dans le cas d’un puits ou d’un forage, cette zone protégée s’étend sur un périmètre de 10 à 20 m autour du point de prélèvement. Dans le cas d’un captage-source, l’étendue de la zone en amont de la direction de l’écoulement de l’eau souterraine est de 10 m au minimum et de 20 m au maximum.
La zone II empêche que des polluants microbiologiques (bactéries, virus) pénètrent dans le captage, que des polluants chimiques arrivent en fortes concentrations, que l’eau souterraine soit polluée par des excavations ou autres travaux souterrains et que des barrages souterrains modifient l’écoulement de l’eau en direction du captage. Afin de permettre une protection efficace contre des transmetteurs de maladies, la zone II doit s’étendre à partir de l’aire de captage jusque vers une ligne équivalent à un temps séjour d’environ 50 jours des eaux souterraines destinées à une eau de consommation.
Il existe également des situations dans lesquelles la protection naturelle des couches aquifères n’est pas suffisante. Dans de telles situations qui s’avèrent être particulièrement sensibles à d’éventuels risques de pollutions, une zone de protection supplémentaire, à savoir la zone II-V1 (zone à vulnérabilité élevée) peut être délimitée. Une telle zone peut être située à l’intérieur des zones II ou III.
La zone III doit contribuer à la protection des ressources en eau contre des substances polluantes non ou difficilement dégradables et assurer un débit suffisant du captage. En règle générale, cette zone de protection est censée couvrir la surface restante du bassin versant du captage d’eau souterraine. En cas de pollution accidentelle (p.ex. accident de circulation, fuites dans un réservoir de mazout, …), cette zone de protection doit permettre, de garantir une disponibilité en temps d’intervention suffisant pour pouvoir engager des mesures d’élimination du polluant avant son arrivée au captage.