Historique des valeurs mesurées pour les oxydes d'azote (NOx)

Protection de la santé humaine : Concentrations mesurées pour le NO2

Pendant les dernières 10 années, le seuil de 200 μg/m3 en moyenne journalière n’a jamais été dépassé.

En analysant les concentrations mesurées en NO2 depuis 1995, on constate que la station de Luxembourg-Centre est la seule qui a dépassé plusieurs fois par année le seuil de 200 μg/m3 en moyenne horaire. Dans la période de 1995 à 2011, la valeur limite était atteinte 21 fois à cette station trafic. Le nombre maximal de dépassements est enregistré en 2007, une année pendant laquelle les concentrations horaires ont dépassé 7 fois la valeur limite.

La station de Luxembourg-Bonnevoie a dépassé ce seuil trois fois, ceci en 1999, 2011 et 2016. À Esch/Alzette, on a dépassé les 200 μg/m3 en moyenne horaire une fois en 2003 et une fois en 2004. Pour les deux stations, il s’agit probablement de phénomènes très locaux avec une source d’émission proche de la tête de prélèvement.

En résumant, on peut constater que le nombre de jours de dépassements autorisés par la directive, à savoir 18 par année civile, est respecté sur toutes les stations de mesure.

Les concentrations en NO2 mesurées aux différentes stations à travers le pays diffèrent fortement selon leur caractérisation.

  • Les stations rurales, respectivement rurales de fond à Beckerich, Beidweiler, Elvange et Vianden respectent généralement la valeur limite de 40 μg/m3 en moyenne annuelle pour la protection de la santé humaine. Les concentrations mesurées à ces stations se trouvent dans une fourchette de 4 à 18 μg/m3 depuis 1995, et restent même en dessous du seuil d'évaluation inférieur (26 μg/m3).
  • Les concentrations mesurées aux stations urbaines de fond sont déjà plus élevées, mais restent encore en dessous de la valeur limite de 40 μg/m3

Les moyennes annuelles à Esch/Alzette se sont stabilisées entre 2005 et 2019 pour se situer entre 23 μg/m3 et le seuil d'évaluation supérieur (32 μg/m3).

Celles de Luxembourg-Bonnevoie ont oscillé autour de 31 μg/m3 entre 2015 et 2019.  Les résultats obtenus à la station de mesure Luxembourg-Place Winston Churchill installée en 2015, sont proches des concentrations mesurées à Luxembourg-Bonnevoie.

Comparées aux stations rurales mentionnées ci-dessus, les concentrations plus élevées à ces trois endroits s'expliquent notamment par le fait que les stations se trouvent près de routes principales avec une circulation importante pendant toute la journée. S'ajoutant aux rejets produits par le chauffage public et les industries, les voitures et camions roulant sur ces routes font donc grimper les valeurs en NO2.

On peut voir que les concentrations mesurées en NO2 ont baissé considérablement sur les trois stations urbaines de fond en 2020 pour rester même en dessous du seuil d’évaluation inférieur de 26 μg/m3. Cette baisse des concentrations était notamment due aux différentes restrictions en relation avec la pandémie du COVID-19. Ces restrictions ont abouti entre autre à une baisse significative du trafic routier, une des sources principales des émissions de NO2. La modernisation continue de la flotte automobile pendant les dernières années, ainsi que des automnes et hivers relativement pluvieux et ainsi favorables à la qualité de l’air ont contribué aussi à la baisse des concentrations observée pendant les dernières années.

  • Prenant en compte la marge de dépassement autorisée pour la valeur limite de 40 μg/m3 en moyenne annuelle, ce sont les stations urbaines trafic qui ont du mal à respecter cette valeur.

En fait, la station de mesure qui était située à Luxembourg-Centre près du Boulevard Royal a dépassé ce seuil depuis l'année 2003. Néanmoins, cette station a dû être arrêtée fin décembre 2011 à cause de transformations urbanistiques de ce quartier et a été remplacée en 2014 par une station trafic dans l'Avenue de la Liberté.

Des mesures d’orientation faites par tubes passifs en 2012 et 2013 sur cet axe ont déjà révélé des moyennes annuelles en NO2 de 60 μg/m3. Les mesures effectuées en continu par télémétrie donnent des moyennes moins élevées, mais elles dépassent quand-même encore la valeur limite de 40 μg/m3 jusqu’en 2017.

Suite à ce problème déjà constaté au Boulevard Royal, un plan relatif à la qualité de l'air pour la Ville de Luxembourg a été élaboré pour les années 2010 à 2020 afin de définir les mesures nécessaires pour réduire la pollution de l'air à cet endroit de manière durable. D'après un bilan des sources d'émissions, ce sont les rejets pollués émis par le trafic routier très dense à cet endroit qui sont essentiellement à l'origine du dépassement observé du NO2.

Différentes mesures ont déjà été mises en oeuvre pour réduire la pollution de l'air, comme par exemple l'adaptation des feux de circulation de manière à augmenter la fluidité du trafic, la promotion du trafic non motorisé, l'information et la sensibilisation de la population et des aides financières lors de l'achat de véhicules à faibles émissions. D'autres mesures sont envisagées et déjà partiellement mises en place – comme p. ex. la modernisation de la flotte des bus circulant sur le territoire de la Ville de Luxembourg, la promotion continuelle du trafic non motorisé et le réaménagement du Centre Hamilius avec une optimisation de la circulation.

Suite à ces mesures, les concentrations en NO2 à cet endroit ont continuellement baissé et sont même restées en dessous de la valeur limite en 2018 avec une moyenne annuelle de 39.5 μg/m3. Fin 2018, la station télémétrique dans l’Avenue de la Liberté a dû être arrêtée à cause du chantier Tram.

En 2018, une nouvelle station trafic a été installée à Esch/Alzette près de la gare. Les premiers résultats en NO2 pour cet endroit de mesure ont montré un dépassement de la valeur limite avec une moyenne de 47 μg/m3 en 2018 et une moyenne de 44 μg/m3 en 2019.

De même que pour les stations urbaines de fond, la baisse significative des concentrations en NO2 résultant des restrictions COVID-19, une modernisation de la flotte automobile et des conditions météorologiques plutôt favorables à la qualité de l’air se voit aussi à cette station trafic, où la moyenne annuelle déterminée n’a plus dépassé la valeur limite de 40 μg/m3 depuis 2020.

Une deuxième nouvelle station trafic a été installée en 2022 à Luxembourg-Gasperich dans la route d’Esch. Les premiers résultats en NO2 pour cet emplacement donnent une moyenne de 23.4 μg/m3 pour la période de fin avril à fin décembre 2022 et une moyenne de 20.6 μg/m3 pour l’année 2023.

 

Protection de la végétation : Concentrations mesurées pour les NOx

En ce qui concerne la réglementation pour la protection de la végétation, la valeur limite de 30 μg/m3 en moyenne annuelle pour les NOx est bien respectée. Les concentrations mesurées aux trois stations rurales et rurales de fond se sont situées entre 5 et 24 μg/m3 pendant la période de 2006 à 2023.

Les valeurs plus élevées enregistrées à Beckerich résultent du fait qu'il y a une route près de cette station qui est fortement fréquentée par des automobilistes pendant le matin et en soirée. Par contre, la station de Vianden est située en plein milieu rural et les concentrations y mesurées ne sont influencées que très peu par des activités humaines.

Les concentrations à Vianden et à Beidweiler restent même en dessous du seuil d'évaluation inférieur (19.5 μg/m3), tandis que les valeurs à Beckerich n’ont plus dépassé le seuil d'évaluation supérieur (24 μg/m3) depuis l’année 2006.

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