Chez soi, il est aisé de dédier un espace pour son bien-être, mais aussi pour la nature. Le jardin écologique constitue une bonne alternative à ces deux objectifs. Il procure un espace respectueux de l’environnement où l’on s’affranchit des produits chimiques nocifs à la santé toute en permettant le développement de la biodiversité. Nombreux sont ces espaces que l’on peut créer tout en favorisant la biodiversité essentielle à l’amélioration de notre cadre de vie.
Créer son espace
Hôtels à insectes :
Les hôtels à insectes sont des structures qui facilite la survie hivernale des insectes, ils contribuent à la protection de la biodiversité des écosystèmes en fournissant des habitats et des lieux de ponte à de nombreuses espèces, dont les pollinisateurs comme les abeilles et les papillons. Leur composition uniquement végétale peut être modulée pour attirer certains insectes en particulier (morceau de bois, pommes de pins, écorces, etc.) ; même s’ils ne s’avèrent pas toujours efficace, ils sont rarement inhabités.
Entretien : varie en fonction des matériaux utilisés (la paille est à renouveler tous les 2 ans, les pommes de pin toutes les 5 à 6 ans, etc.).
Nichoirs :
Au cours de l’année, avec le changement des saisons et des conditions climatiques, des habitats naturels pour plusieurs espèces peuvent disparaitre (disparition de la végétation, absence de cachette ou de refuge). Ainsi, pour aider nos espèces à s'abriter, des habitats de substitution peuvent facilement être aménagés dans votre jardin. Parmi ces habitats, on retrouve par exemple les nichoirs offrant un bel habitat pour les oiseaux.
En effet, les nichoirs sont des abris artificiels aménagés par l’Homme constituant un bon endroit pour bâtir son nid à l'abri des intempéries. De plus, ils peuvent être involontairement présents au sein d'un bâtiment, il peut s’agir d’une fissure dans un mur, de tuiles de ventilation ou d’autres irrégularités naturelles permettant l'accès aux oiseaux.
Entretien : 1 fois par an pour le préparer à la prochaine nichée.
Les façades vertes :
Une façade habillée par des plantes apporte comme les toitures végétales de nombreux avantages. Elles ont un rôle paysager important en intégrant votre maison avec la nature, c’est plus de biodiversité. Elles jouent un rôle de filtre de l’air en respirant et en capturant les polluants comme les métaux lourds, elles constituent également un tampon thermique en apportant une meilleure isolation à votre maison qui sera moins chaude en été et moins froide en hiver, l’humidité du sol sera maintenant régulée grâce aux racines de la végétation.
Un confort phonique sera également apporté à votre domicile par l’absorption des ondes sonores par la végétation.
Entretien : Les plantes grimpantes ne causeront pas de dégâts aux murs en bon état. Ceci dit, si les briques s'effritent, les joints sont vides ou l'enduit est détérioré, il est indispensable de faire les réparations avant de planter.
Les haies indigènes :
Il s’agit de haies typiques de nos régions qui s’incorporent parfaitement dans le paysage comme le hêtre, l’aubépine, le charme ou le cornouiller, elles constituent l’habitat de nos oiseaux, mammifères et insectes, qui recherchent un ensemble de biotopes pour effectuer leur cycle de vie que l’on retrouve simplement dans le maillage écologique découlant de nos essences autochtones. Les haies exotiques comme le laurier-cerise, le thuya, le cyprès ... (et autres plantes exotiques) peuvent avoir des avantages prometteurs en étant par exemple vertes toute l’année, poussant plus rapidement, mais il s’agit de déserts de biodiversité, car ce ne sont pas les habitats des espèces de nos régions. Les haies indigènes ont ainsi une évolution au fil des saisons, produisant ainsi des fruits, des fleurs et leurs déchets sont valorisables.
Les murs en maçonnerie sèche :
La maçonnerie sèche est une méthode d’assemblage de pierres naturelles de haute stabilité sans recours à un mortier ni à d’autres liants, ce qui confère à ces murs une forte valeur écologique et paysagère, car ils vont constituer à contrario des murs conventionnels un habitat pour de nombreux plantes et animaux qui vont pouvoir profiter des interstices entre les pierres et de la chaleur qu’elles accumulent pendant la journée. Il s’agit d’un savoir-faire traditionnel réalisé à la main par des artisans, on retrouve ce type de mur dans de nombreux vignobles, terres agricoles ainsi que sur des propriétés privées en tant que murs de soutènement, de limitation, escaliers, abris, etc.…).
Mare naturelle :
Une mare est une petite étendue d’eau dormante riche en vie, facilement réalisable à l’aide d’argile et de la récupération d’eau de pluie. La présence d’un petit écosystème aquatique dans votre jardin contribuera à augmenter sa biodiversité (amphibiens, odonates, plantes aquatiques) tout en contribuant au cadre apaisant de celui-ci. Un bon équilibre écologique et sanitaire de la mare est rapidement atteignable en laissant la colonisation naturelle du milieu se faire par les plantes et les animaux.
Entretien
Pas de pesticides !
Les pesticides chimiques nuisent gravement à l’équilibre de l’écosystème et à la santé humaine. Les effets sur la santé à long terme sont difficilement quantifiables, mais il a déjà été démontré que ces produits sont à l’origine de cancers et d’infertilité, même s’ils sont vendus comme étant spécifiques à une espèce, bien souvent d’autres espèces en compatissent.
Ces substances une fois épandues peuvent s’accumuler dans les organismes et les sols puis remonter la chaîne alimentaire. Il existe des alternatives efficaces aux pesticides chimiques, sans danger pour la santé et l'environnement, comme certains produits biologiques.
Taille des arbres :
Le long des routes et en milieu urbain, les arbres constituent des éléments de haute valeur environnementale. Dans la nature, ils n’ont pas besoin d’être taillés pour vivre. En milieu urbain et le long des routes, en revanche, certaines interventions de taille peuvent s’avérer nécessaires pour adapter l’arbre aux contraintes du milieu artificiel environnant. Ainsi, un élagage est nécessaire lorsqu’en dessous de l’arbre doivent circuler des véhicules ou des piétons, cependant ces entretiens ne doivent pas être excessifs.
La hauteur de l’élagage devrait rester limitée au gabarit de circulation en dessous des arbres :
- Du côté de la route : < 4,5 mètres (hauteur des camions),
- Du côté des trottoirs, pistes cyclables et infrastructures similaires : < 2,7 mètres (hauteur des personnes et des engins d’entretien),
- Sur les parkings : < 2,7 mètres (hauteur des voitures et des personnes),
- Du côté des terrains agricoles : < 4,5 mètres (hauteur des engins agricoles)
- Au milieu des zones de verdure étendues : pas d’élagage.
Il est possible de raccourcir les branches inférieures au lieu de les élaguer. L’entretien n’est pas un but en soi, mais un moyen pour favoriser la qualité de vie des usagers. Il convient d’adapter l’entretien à la végétation, et non pas adapter la végétation à l’entretien.
Taille des haies :
Qu’il s’agisse de haies dans la campagne ou de haies en milieu urbain, de haies vives ou de haies taillées en caisson, il faudrait toujours conserver une bande herbacée naturelle à leur pied. Il faudrait toujours renoncer à l’élagage des haies ou arbustes, c’est-à-dire à l’enlèvement des branches inférieures. Souvent, l’élagage des haies est pratiqué pour faciliter le fauchage ou même la tonte à leur pied.
A l’état naturel, les arbustes se présentent sous la forme d’une demi-sphère dont la partie la plus large est située au sol. Ils ne forment pas de tronc vertical mais se subdivisent en branches à partir du sol. Il ne faudrait donc pas vouloir les tailler pour leur donner la forme d’un petit arbre, subdivisé en un tronc et une couronne. Il serait souhaitable de renoncer à la mise en formes géométriques des haies. Pour créer une haie ou un ensemble arbustif, plusieurs plants sont mis en terre les uns à côté des autres et en grandissant ils vont naturellement confluer en une seule entité constituant un habitat important pour de nombreuses espèces.