Dans le paysage médiatique local, le mardi 14 février 2023 a été marqué par le débat sur le Earth Overshoot Day luxembourgeois.
Le jour du dépassement de la Terre est publié annuellement par l’association américaine Global Footprint Network (GFN). Elle analyse, individuellement pour chaque pays, mais aussi pour l'ensemble de la population mondiale, le jour où nous aurions globalement consommé nos ressources si tout le monde vivait comme la population du pays étudié.
Le modèle de calcul quantifie la consommation en « planètes ». La consommation de ressources du Luxembourg correspond à 7,77 planètes. Pour toute information complémentaire concernant les facteurs de calcul, veuillez consulter le site officiel du Global Footprint Network.
Le Conseil Supérieur pour un Développement durable (CSDD) a chargé le LIST (Luxembourg Institute of Science and Technology) de procéder à une analyse plus approfondie du modèle de calcul appliqué du GFN et de l'adapter à la situation luxembourgeoise. Ceci est d'autant plus important que certains facteurs de calcul, combinés aux particularités de notre pays, risquent de falsifier le bilan. Un exemple serait l’exportation de carburants.
Dans son nouveau calcul nuancé, à consulter dans la publication Revisiting the ecological footprint (Gibon ; Hitaj / 2022), le LIST arrive à la conclusion suivante : le Earth Overshoot Day luxembourgeois ne serait plus le 14 février, mais le 22 février. Même décalé de 8 jours, notre consommation de ressources reste très élevée. Exprimé en planètes, nous consommons 6,88 planètes selon le LIST, soit une planète de moins.
Pourquoi la consommation luxembourgeoise de ressources est-elle si élevée ?
Le fait que nous ayons une consommation de ressources élevée s'explique entre autres par les facteurs suivants :
- l’activité et l’envergure des secteurs économiques (notamment l’exportation de carburants, le fret aérien, l’industrie des services) ;
- le niveau de vie élevé d’une grande partie de la population ;
- la consommation importante des résidents et résidentes.
La consommation individuelle de ressources est supérieure à la moyenne mondiale, entre autres, en raison de ces facteurs :
- la consommation d'aliments d'origine animale ;
- le chauffage de nos logements ;
- la consommation de carburant pour les transports individuels ;
- les voyages de vacances en avion ;
- nos autres consommations (vêtements, appareils, etc).
Le gouvernement, et par conséquent le ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, fixent le cadre pour réduire la consommation nationale de ressources à partir de législations et de réglementations.
Le ministère de l'Environnement, du Climat et du Développement durable aborde cette problématique par exemple à travers :
- le nouveau Plan National concernant la Protection de la Nature (PNPN3) ;
Le PNPN3, plan-clé pour la préservation de nos ressources naturelles, détermine les actions à mettre en œuvre et les mesures quantifiables à atteindre pour protéger et restaurer nos écosystèmes nationaux et internationaux. - le Plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC) ;
Le PNEC constitue la base de la politique climatique et énergétique du Luxembourg. Il décrit les politiques et mesures permettant d’atteindre nos objectifs nationaux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique. - le paquet de lois « déchets et ressources » ;
Ledit paquet de lois vise par ses nouvelles mesures, entrées en vigueur le 1er janvier 2023, un changement de paradigme de la « gestion de déchets » vers une « gestion de ressources ». Les principaux secteurs concernés par les nouvelles échéances sont : la restauration, la grande distribution et l’événementiel. - l’appel à projets pour communes : Générer moins de déchets lors d’événements ;
L’utilisation de produits alternatifs réemployables implique une réorganisation d’événements. Les communes désirant mettre à disposition des outils à leurs associations peuvent bénéficier d’une aide étatique pour l’instauration de systèmes comme le « Spullweenchen » ou la « Spullstrooss ». - ou encore l’appel à projets pour communes : « Méi Natur an eise Stied an Dierfer »
Cet appel à projets a comme objectif de déminéraliser les surfaces scellées existantes par des mesures de verdissement, donc : de remplacer ces surfaces par des surfaces enherbées en plantant des arbres ou arbustes sur les places publiques ou cours d’écoles.
Cependant, la responsabilité de réduire la consommation de ressources – et par conséquent de freiner la crise climatique et la crise de la biodiversité – ne revient pas seulement au gouvernement, mais aussi aux communautés locales, aux acteurs économiques ainsi qu’aux individus.
La protection des ressources est une mission collective qui nécessite des réponses au niveau national et local. C'est pourquoi le ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable encourage tous les acteurs et actrices de la société à se pencher sur leur propre consommation de ressources et à les réduire. Chaque personne selon ses propres moyens et possibilités.
Pour plus d'informations concernant la réduction et la protection de nos ressources, veuillez trouver ci-dessous une liste de publications recommandées :
- Fêtes, réunions, culture et sports – des systèmes réutilisables sur les événements publics (FR, DE)
- Green Events – Guide pratique pour les communes (FR, DE)
- Anlage von naturnahen Grünflächen im Siedlungsbereich – Ein Praxisratgeber für Gemeinden (DE)
- Faltblatt Klimaschutz (DE)
- Staatliche Förderung im Luxemburger Wald (DE)
- Pollution lumineuse. Préserver l’environnement nocturne pour la biodiversité (FR)
- D’Zukunft virbereeden & erhaalen. 3. Nationale Plang fir eng nohalteg Entwécklung (LU)