Milieu urbain

Les espaces verts en milieu urbain tendent à apporter un peu de nature en ville tout en apportant des services écosystémiques précieux. Ils constituent un espace de détente bénéfique à la santé humaine où la biodiversité peut se développer. En accordant suffisamment d’espaces à ces milieux, le cadre de vie de nos villes sera meilleur grâce à un enrichissement de la biodiversité tant floristique que faunistique limitant les pollutions de l’air, de l’eau mais aussi du sol.

Aménagements

Trottoirs :

L’aménagement des trottoirs devrait s’inspirer des références historiques avec une discontinuité moins nette entre la végétation et la chaussée. En effet, autrefois recouvert de concassé et plus tard de pavés non posés dans le béton, l’espace alloué à la végétation et au développement de la biodiversité est aujourd’hui souvent très restreint par les matériaux de construction devenus imperméables. Représentant un espace considérable, des trottoirs végétalisés apporteront une biodiversité importante en ville et participeront à son intégration dans le paysage.

Entretien : pas d’arrachage mécanique, pas de pesticide, transitions fluides, substrat perméable


Parkings écologiques :

L’aménagement d’un parking écologique devrait contrairement aux parkings conventionnels toujours entrainer une valorisation environnementale d’un site, en créant des avantages à la fois paysagers et écologiques. Il s’agit en effet d’une surface qui comporte de nombreux biotopes, l’emplacement régulier des arbres et leur couronne se rejoignant après quelques années donneront au parking une allure de verger ce qui permettra à cette aménagement de répondre aux attentes de la société tout en diminuant son impact sur l’environnement.

Les zones de verdure et de circulation sont réalisées dans un même substrat, et elles ne sont pas délimitées par des bordures mais par des transitions fluides. Les arbres sont plantés directement dans ce substrat et forment avec le
temps un toit de couronnes, soustrayant à la vue des voitures.

© co:retis, 2012

Prévenir les pièges à amphibiens :

Le développement des besoins de l’Homme s’accompagne par la fragmentation et la disparition des habitats de nombreuses espèces animales, notamment ceux des amphibiens. Ces derniers cohabitent souvent avec l’Homme (bassins de rétention, ornières forestières, abreuvoirs, etc.) et peuvent aussi mener tout leur cycle de vie, ou juste une partie, dans des espaces verts ou des plans d’eau en zone urbaine ou périurbaine. Dans ces habitats très anthropiques, ils sont aussi confrontés à diverses installations qui peuvent constituer des pièges. Un guide, concernant principalement les infrastructures et ouvrages publics, ayant pour objectif de présenter et de comparer différentes méthodes qui permettent de limiter l’impact de ces pièges sur les amphibiens en milieu anthropisé a été publié. Cliquez ici pour accéder au guide.

 

Zones de verdure étendues :

Les zones de verdure étendues sont des espaces verts aménagées le plus souvent à des fins récréatives, elles sont dépourvues d’ouvrages techniques et caractérisées par des dimensions suffisamment grandes, de sorte que la végétation peut évoluer librement sans compromettre la sécurité routière et le bon fonctionnement des infrastructures techniques. Ces zones permettent l’installation de la végétation par succession naturelle tout en améliorant le cadre de vie de la population.

Entretien : extensif, par un fauchage extensif et différencié, pas d’élagage des arbres ni des haies, il n’y a pas de ramassage des feuilles en automne ni d’épandage d’herbicides dans son entretien.
 

 

L’aménagement des bassins de rétention :

Ce sont des bassins végétalisés qui permettent de stocker une grande quantité d’eau de pluie, en vue de la restituer progressivement à son milieu. Ils exercent ainsi des fonctions en matière de protection contre les crues et d’épuration des eaux polluées, mais il peut en même temps aboutir à une valorisation du paysage environnant et offrir des possibilités récréatives aux habitants des agglomérations avoisinantes. Ces bassins peuvent revêtir diverses formes telles qu’étang, zone marécageuse ou espace vert pouvant se charger en eau occasionnellement.

Entretien : afin d’assurer les fonctions techniques du bassin de rétention, un curage périodique peut s’avérer nécessaire tous les 5 à 10 ans. Il faut effectuer un fauchage des zones enherbées seulement une à deux fois par an, en fauchage tardif hors des périodes de reproduction et de floraison/ fructification (mi-août à mars). La pente des bassins de rétention nécessite un entretien si elle n’est plus douce pour maintenir l’accès au public et une meilleure intégration au paysage.

Murs et toits végétalisés :

Tous les murs, même ceux en maçonnerie conventionnelle, peuvent se couvrir spontanément de végétation naturelle. Celle-ci peut s’installer dans les interstices entre les pierres d’un mur en maçonnerie sèche, mais aussi dans les fentes du mortier d’un édifice conventionnel, au sommet d’un mur, ou au pied de celui-ci, sous la forme de bandes herbacées.

Les toits végétalisés demandent, quant à eux, une structure solide pour maintenir le poids du sol et de la végétation, mais apportent de forts avantages en créant un microclimat et en réduisant la température au sein des villes. Ces toitures captent les pollens et les polluants tout en renouvelant l’air, en plus de fournir une isolation thermique et sonore. Ils constituent également des habitats de substitution pour la faune et la flore sauvage et participent à l’intégration paysagère des villes dans la nature.

Entretien : Les couts d’entretien et surcouts de construction des structures végétalisées sont relativement faibles, surtout si on prend en compte les avantages qu’elles apportent. Pour les murs, on renoncera à l’utilisation d’herbicides, au nettoyage à pression ou manuel des fissures et aux réparations trop fréquentes de fentes non préjudiciables à la stabilité. Cela a pour effet de réduire le temps passé à l’entretien ainsi que les couts financiers, en plus d’aider à la biodiversité et à l’intégration du paysage urbain à la nature. Par exemple, les terrasses plantées en extensif ne nécessitent qu’un seul nettoyage annuel des écoulements, aucun arrosage régulier et un entretien généralement réduit et peuvent être essentiels à la biodiversité urbaine.

Biodiversité : un point non négligeable de la végétalisation des structures est l’accueil et les avantages qu’elles procurent aux pollinisateurs naturels.

Projets

  • Aménagement écologique au Findel
  • Aménagement écologique au Kirchberg

Entretien

 

Fauchage extensif :

Pour aboutir à une amélioration environnementale, il n’est pas toujours nécessaire de réaliser de nouveaux aménagements. La seule extensification de l’entretien serait susceptible d’induire une importante augmentation de la biodiversité et une profonde modification de l’aspect des paysages, ruraux et surtout urbains. Cet objectif peut être atteint sans générer de nouvelles dépenses, mais bien au contraire en réduisant les efforts, tant au niveau du financement qu’à celui du travail.

Il est important de favoriser des types de végétation herbacée d’un intérêt écologique, tels que les communautés végétales typiques des pelouses sèches, landes, pelouses maigres, roselières, prairies humides, en empêchant l’installation de broussailles ou d’arbres, etc.

Pour cela, l’intensité du fauchage suffit à déterminer la forme de végétation qui s’installe sur une surface. Le fauchage constitue donc un moyen intéressant non seulement pour entretenir un terrain, mais aussi pour aménager un terrain. En effet, en choisissant une intensité de fauchage appropriée, il est possible de faire apparaître une forme de végétation déterminée sans procéder à d’autres interventions telles que la plantation.

 

Fauchage tardif :

A l’instar du fauchage extensif, cette pratique consiste à favoriser l’installation de la biodiversité dans les zones annexes d’usages. 

Pour cela, une fauche annuelle est effectuée après le 1er août (voire plus tard selon les espèces sauvages présentes). Cette gestion offre le temps nécessaire aux plantes pour croitre et fructifier en complétant leurs cycles de vie, les insectes seront ainsi beaucoup plus présents et actifs, tout comme les animaux pour qui cette nouvelle zone sera signe de quiétude.

La coupe à lieu à une hauteur de 10 cm pour ne pas détruire la végétation basse et pour éviter de tuer les petits animaux présents tels que les amphibiens, reptiles, insectes. Toutefois, les endroits dangereux continueront à être fauchés régulièrement pour constituer une bande de « sécurité », il s’agit d’une fine bande large de 1 mètre assurant la sécurité tout en créant un espace de refuge pour les piétons (comme aux bords des routes).  

Le fauchage différentiel :

Il   peut   s’avérer   intéressant   de   favoriser   la   juxtaposition de surfaces à intensités de fauchage différentes. 

Ainsi est-il par exemple possible de faucher une « bande de propreté » le long du trottoir sur une largeur de 50 centimètres (coupée deux fois par an, lorsque le reste de l’espace vert est fauché moins souvent), ou de prévoir des petites plages fauchées une fois tous les deux à cinq ans en-dessous des arbres situés dans une pelouse ou prairie à herbes courtes.

Il résulte de cette juxtaposition de formes de végétation une valorisation esthétique et une augmentation de la biodiversité.

Le développement des plantes à fleurs :

Le plus souvent, le fauchage favorise la croissance des graminées au dépend de celle des plantes à fleurs. En effet, la plupart des graminées supportent mieux la coupe (et le broutage par les animaux) que les autres plantes. Par ailleurs, les graminées poussent souvent plus vite et atteignent des hauteurs plus grandes que les plantes à fleurs. Plus on fauche, plus la fraction de la végétation herbacée constituée de graminées peut s’avérer importante. Voilà pourquoi la réduction de l’intensité du fauchage peut contribuer à modifier la composition de la végétation herbacée : la fraction des graminées pouvant diminuer et celle des plantes à fleurs augmenter. L’augmentation de la fraction des plantes à fleurs par rapport à celle des graminées génère le plus souvent une valorisation écologique de la végétation herbacée.

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